Pour dire vite, quiconque se mettrait dans la tête
d'imiter les personnages de beaucoup de films de
cinéma ou
de télévision serait sûr de commettre
des actes réprimés par la société, souvent
dommageables pour les
autres et par conséquent se retrouverait vite
à séjourner en prison et
comparaitre
devant des juges... C'est une
observation que
tout le monde peut faire.
Certains semblent s'être habitués
aux scènes de violence de ces films, parfois de très
grande violence même aux fameuses heures de grande
écoute, certains peuvent ne pas les
voir comme telles. D'autres en être gênés pour
leurs enfants et pour eux-mêmes...
Profitons-en pour mettre hors jeu l'argument ignominieux avancé
par
des auteurs ou réalisateurs pour justifier la violence qu'ils
mettent dans leur scénario. De toute façon,
disent-ils, la violence existe, ce n'est pas la fiction qui l'est,
c'est
la vie qui est violente, rien ne sert de la nier.
Généralement ceux qui usent de cet argument
concluent, sans se sentir en rien responsables, que la
société est de plus en plus violente.
Pourtant ce qui semble
caractériser notre époque est plutôt que nous
acceptons de moins
en moins la violence.
Il est donc un peu illogique que nous supportions cette
représentation de violences, même si selon certains elle
pourrait
supplanter la réalisation de la violence qui donc resterait
virtuelle.
Nous
sommes de ceux qui
supportons pas du tout ou mal ces images de violences exacerbées
ou
complaisantes. Et qui du coup comprenons difficilement qu’on les impose
à
de vastes publics alors qu’on hésite par exemple à
montrer des images
de la violence
routière de peur de choquer les familles.
Ce n'est pas dire
qu'il faut opérer une censure morale et ne diffuser que des séries dites
à l’eau de rose.
C'est se demander
s'il est possible de sortir de cette apparente fatalité à
fabriquer de la fiction à partir des habituels
ingrédients: un petit meurtre, un peu de torture, une attaque
à l’arme
blanche ou, pourquoi pas, un braquage accompagné d’une agression
sexuelle?
Rien d'autre vraiment à écrire que le
crime et le viol?
Se demander si la fiction est
nécessairement liée à cela, à la
violence des meurtres et des viols, des crimes et des
assassinats...
Et s'il est possible de sortir de
l’indécrottable
perspective de la fiction policière.
Au fond se demander s'il y aurait
une fiction
possible hors de ces fameux ingrédients? Est-ce qu’il y aurait
d’autres pistes que celles de la violence des barbares ?
Le challenge serait donc d’essayer d’inventer des fictions où
cette
violence n’aurait plus la première place, ne serait-ce que pour
participer à l’invention d’un monde moins violent.
Ce qui loin de
détruire
le cinéma ou la fiction fournirait du travail aux scénaristes. Au
moins leur imposerait de se
bouger la plume.
En réalité, ce qui se
dessine,
c’est que nous avons du travail à créer des
scénarios de vie.
...