Le
mot bouquin est de plus en plus employé pour désigner le
livre papier. Soit par des auteurs qui dans les diners ou sur les
plateaux de télé glissent la phrase : «dans mon
bouquin je dis...» pour indiquer que comme les directeurs, les
journalistes, les scientifiques médiatiques, les sportifs et
autres gens à qui il est «arrivé quelque
chose», ils ont écrit leur bouquin.
Soit le mot est utilisé par des lecteurs, désormais
libérés de la pression que pouvait générer
le livre à une certaine époque, pour dire
avec un peu de familiarité qu’ils vont
partir dans un maison isolée à la campagne ou à la
montagne avec quelques bons bouquins, et surtout pas de
télé ni d'ordinateur.
A l’origine bouquin signifie
«vieux livre dont on fait peu de cas ».
Justement je crains qu’on fasse peu de cas du livre de
littérature au point de la mettre au niveau d’une
activité comme une autre, à usage de divertissement,
conservant néanmoins le prestige de la culture…
Je redoute que cela renvoie au passé:
"ah! les bons bouquins d'antan", avec ce poids de nostalgie qui conduit
direct au gâtisme grincheux.
J'ai bien peur que cela ait à voir
avec l'idéologie des "meilleures ventes", donc à une
certaine vision du livre qu'impliquerait
le marché d'un public de plus en plus large.
Pour en arriver à ce que
tous les livres soient plus ou moins des polars ou bien des livres
à thématique simple, reconstituant un fait divers,
traitant de sujets de société ou de problèmes
psychologiques,
qui donc participeraient du même systéme que les
magazines,
les télés, les radios, la presse...
Ce pourquoi à bouquin, je préfère livre qui
d'ailleurs peut aussi bien signifier livre papier que livre
numérique...
En tout logique de son étymologie (écorce),
le livre est le support par exemple
de ce qui peut être magique: la
littérature.